1. Portraits

1.5. Portraits de famille

Les portraits de famille, réunissant généralement quelques membres de sa proche parenté, sont l’un des thèmes privilégiés de Jean-Gabriel Eynard. Ces groupes, qui posent le plus souvent à Beaulieu, comprennent souvent des enfants. Une des plus anciennes plaques qui subsistent (2013 001 dag 010) le montre à Beaulieu avec sa femme et trois enfants. Il prend aussi plaisir à représenter les enfants avec leurs parents, accompagnés ou non de petits-cousins. Il n’est pas rare qu’il orchestre de petites scènes de genre comme l’apprentissage de la lecture (2013 001 dag 039).
Au début des années 1840, des possibilités techniques limitées obligent à des temps de pose longs, de plusieurs dizaines de secondes, voire de plusieurs minutes pour les premiers appareils daguerriens. Installés sur des chaises qui facilitent leur immobilité, les figurants sont cadrés à une distance qui rapetisse les silhouettes et rend parfois leurs traits imprécis. Les enfants sont souvent flous car il leur est difficile de se tenir tranquilles si longtemps. Les groupes qu’Eynard photographie à ses débuts se réduisent souvent à moins de trois ou quatre personnes. Plus le groupe est grand, plus il est difficile d’obtenir l’immobilité des figurants.
Les plaques qu’il réalise dans les premières années, entre 1840 et 1843, manquent parfois de contraste ou de netteté. Plus tard, les plans sont plus rapprochés, les cadrages plus serrés, les traits des figurants plus facilement identifiables. Un daguerréotype particulièrement réussi, datable des années 1843-1845 et montrant Eynard avec deux petits enfants à Beaulieu est un exemple qui témoigne précocement de cette évolution (DE 024). Ce type de composition à trois ou quatre permet d’expérimenter des compositions pyramidales qui sont très fréquentes dans l’œuvre d’Eynard. On trouve aussi les figurants alignés sur un rang sur la largeur de l’image (2013 001 dag 003 ; elysee 005947 ; DE 043). Certaines plaques des années 1850, à la composition très stricte, semblent avoir subi l’influence des productions des photographes professionnels (84.XT.255.68).
Une autre évolution est l’intégration de ces portraits de famille dans un cadre plus large, en prenant notamment pour arrière-fond un bâtiment comme la volière de Beaulieu (DE 028). L’intégration dans un décor végétal d’un groupe disposé de manière moins stricte apparaît également dans les années 1850 (2013 001 dag 087).

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