Jusqu’à la fin du 19e siècle, les documents cartographiques, peu nombreux, sont assimilés aux imprimés et gérés comme tels. Les cartes sont classées selon le système en vigueur, sous la rubrique "Géographie". Le catalogue imprimé de la Bibliothèque de 1870 permet de les repérer très facilement.
Le géographe Élisée Reclus (1830-1905) se réfugie en Suisse, où il entreprend la rédaction de sa Nouvelle géographie universelle. La description de la Terre selon les critères de la géographie physique, pays par pays, a pour objectif de montrer les relations entre les humain-e-s et la Terre.
Les éditions Hachette publient les 19 volumes de la Nouvelle géographie universelle, illustrée de milliers de cartes, dont la majorité a été dressée par le graveur carougeois Charles Perron (1837-1909).
Une fois le travail de rédaction de la Nouvelle géographie universelle terminé, Reclus quitte la Suisse, laissant ses cartes à son ami Charles Perron. Ce dernier s’investit dans la vie publique, multipliant les demandes pour que la cartographie soit reconnue comme science à part entière, en insistant sur son importance pédagogique.
Charles Perron dépose 6813 cartes à la Bibliothèque, joignant un bon nombre d’ouvrages de géographie et d’atlas, afin de promouvoir l’étude de la géographie.
Charles Perron est nommé officiellement conservateur. Il entreprend le classement méthodique et le catalogage de la collection. Les Genevois-es sont vivement encouragé-e-s à donner des cartes, afin de contribuer à cette entreprise scientifique.
Le «Dépôt des cartes de la Ville de Genève» reçoit deux salles d'exposition, une salle de stockage, ainsi qu'un bureau pour le conservateur.
Charles Perron créé un Musée cartographique ouvert au grand public. Il ouvre ses portes dans le bâtiment de la Bibliothèque aux Bastions.
Pendant la Première Guerre mondiale, la plupart des services géographiques étrangers qui remettaient des cartes au Dépôt suspendent leurs envois; on s’efforce alors de compléter la collection déjà importante de cartes de la Suisse et de Genève.
Après sa fermeture par mesure d’économie, le musée n'est plus accessible que sur rendez-vous.
Le musée cartographique doit être considérablement réduit en raison du manque de place sur le site des Bastions; il finit par disparaître.
Dans les années 1930, la direction invoque le manque de moyens et de place pour renoncer au développement du département des cartes et plans.
Le classement systématique des cartes est repris. Il continue cependant à refléter l’état du monde au début du 20e siècle.
Dans les années 1960, les cartes genevoises, suisses, françaises et savoyardes sont reclassées et cataloguées.
Une série de cartes de la collection (cartes du Musée cartographique et cartes de Genève et environs) sont mises en ligne.
Création du site Ge200.ch qui permet de découvrir Genève et sa région à travers l'histoire de la cartographie.
L'exposition de cartes renaît partiellement sous forme virtuelle avec «Représenter le monde, d’après Perron et Reclus. Le musée cartographique de Genève (1907-1929)»
Une partie de la collection est disponible en ligne sur E-Rara.
Dans le catalogue swisscovery sont cataloguées et indexées les cartes suisses, françaises et savoyardes ainsi que celles constituant le Musée cartographique, les globes et les reliefs; on peut ainsi les trouver facilement par auteur ou par sujet.
Sur place, la collection est consultable sur demande.
Dès 1907, ce sont plus de six cents personnes qui visitent chaque année le Musée cartographique inauguré dans les murs de la Bibliothèque de Genève aux Bastions.
