Jean-Gabriel Eynard pose avec un daguerréotype représentant une vue urbaine de Genève (J. Paul Getty Museum, Los Angeles)

vers 1847-1851
CIG Eynard standard
CIG Eynard secondaire
CIG Eynard standard
CIG Eynard secondaire
Notice

Ce très beau portrait réalisé sur un quart de plaque est daté par le Getty Museum vers 1847. Cette estimation semble s’accorder avec d’autres portraits (voir par exemple 84.XT.255.17, daté de 1850). 

Le fond neutre sur lequel la silhouette se détache donne de la profondeur à la scène. L’attention est concentrée sur le modèle placé au premier plan. Tous les éléments contribuent à l’équilibre du portrait : Eynard se représente dans une pose de trois quarts, accoudé à une table. Cette posture favorable à un temps de pose qui se compte encore en secondes rappelle aussi celle du mélancolique qui symbolise, dans l’art occidental, comme l’illustre la célèbre gravure Melencolia de Durer, un tempérament prédisposé aux arts et aux sciences.

Sur la table, un daguerréotype appuyé contre un haut-de-forme retourné représente le quai des Bergues. Aujourd’hui disparue, cette plaque est très semblable à une autre antérieure à 1851 et conservée au Getty Museum (voir 84.XT.255.24), dont elle ne diffère que par l’ouverture des stores aux fenêtres de l’hôtel des Bergues. La présence d’un passe-partout clair permet de proposer une date vers 1846, moment où ce type de conditionnement est passé de mode. On remarque que cet encadrement d’une couleur légèrement crème se prête particulièrement bien à ce portrait très lumineux.

La plaque a été colorisée, comme l’indiquent les teintes qui ornent les lèvres, les joues et les mains d’Eynard, sans oublier le ruban accroché au revers de sa veste. La richesse des tons et la tonalité chaude qui caractérisent ce portrait pourraient provenir de l’emploi de chlorure d’or dans le traitement chimique destiné à fixer l’image sur la plaque. La colorisation très raffinée et atypique de cette pièce suggère qu’Eynard n’est peut-être l’auteur de ce daguerréotype. S’est-il fait représenter avec un daguerréotype genevois à ses côtés chez un photographe professionnel ou faut-il supposer qu’il a fait coloriser une pièce qu’il avait lui-même réalisé par un spécialiste de ce procédé comme Ernest Mayer ? (U. Baume-Cousam)

Description
Numéro d'inventaire
84.XT.255.42
Autre(s) no(s)
No. de catalogue : 6.
Dénomination
Photographie
Auteur(s)
Datation
vers 1847-1851
Référence(s) géographique(s)
Lieu représenté : Bergues, quai des (Hôtel des Bergues (sur le daguerréotype posé sur la table))
Iconographie
Personne(s) représentée(s)
Jean-Gabriel Eynard (1775-1863), banquier, photographe, philanthrope et philhellène
Type(s) de représentation
autoportrait
portrait
Données de base
Matière/technique
daguerréotype 1/4 de plaque, inversé, rehaussé en couleurs; fenêtre rectangulaire aux angles arrondis; fenêtre rectangulaire aux angles abattus; passe-partout en carton clair
Dimensions
fenêtre: 97 x 73 mm
montage: 152 x 127 mm
Inscriptions
inscription (manuscrite, plume encre violette au v.) : Mr Eynard Lullin
Inscription posthume : Oui
inscription (manuscrite, mine de plomb au v.) : N.V. 19.11.71
Inscription posthume : Oui
Propriétaire
Los Angeles, J. Paul Getty Museum
Acquisition
Mention obligatoire
Los Angeles, J. Paul Getty Museum
Références
Bibliographie
Baume-Cousam Ursula (dir.), Rivier Alexis (dir.), Schätti Nicolas (dir.) avec la participation de Fischer Elizabeth, Goncerut Véronique, Martorana Cinzia, Roland Isabelle, Sardet Frédéric, Eynard photographe : catalogue raisonné des daguerréotypes (1840-1855), Genève, Bibliothèque de Genève, 2020, 1 ressource en ligne
Auer Michel, "Jean-Gabriel Eynard-Lullin : photographe", In: Revue du Vieux Genève, Genève, J.-P. Dorsaz, Promoédition, 1973, N°3, p. 65-68, p. 66