Sur cette stéréoscopie postérieure à 1851, Eynard et six autres personnes ont pris la pose devant la façade sud-ouest, bordée d’une galerie, de la maison de maître de Beaulieu ; ils se trouvent à la jonction du corps de logis ajouté au sud-est en 1827, qui est placé à gauche de cette image inversée. Les modèles sont alignés sur deux rangs à l’intérieur d’un cadre structuré par les lignes architecturales et les plantes grimpantes, qui confèrent un élan vertical à la composition. Eynard, assis au premier rang à gauche, a posé son chapeau haut de forme par terre à côté de lui ; à droite, Paul Delessert (1782-1863), consul de Belgique au Havre, a placé le sien devant lui, donnant une certaine symétrie à cette image. A côté d’Eynard, Armand Delessert (1780-1859), propriétaire du domaine voisin de Choisi (Bursinel), reste imperturbable face à l’objectif. Amélie de Budé, sœur d’Anna Eynard, est assise à sa droite. Ses vêtements aux motifs et à la texture variés, ainsi que son ample coiffe, composée d’une capote surmontée d’un voile de dentelle claire, tranchent avec les habits sobres et en tissu uni des autres protagonistes. Sa fille Caroline et son gendre Charles de Traz se tiennent debout derrière elle. À gauche, on reconnaît la fille d’Armand Delessert, Emma de Watteville, devenue veuve en 1851 ; elle est toute de noir vêtue, et son visage, empreint d’une certaine tristesse sous sa capote sombre. Les plantes à l’arrière-plan scandent et délimitent la composition ; celle au centre s’inscrit parfaitement entre Charles et Caroline de Traz. Amélie de Budé et son beau-fils Charles semblent lever les yeux au ciel, d’autres regardent devant eux, tandis que Paul Delessert esquisse un sourire. Ces expressions et attitudes diverses animent ce portrait de groupe par ailleurs plutôt traditionnel. (I. Roland)
Inscription posthume : Oui