Pendant longtemps à Genève, les graffitis étaient considérés comme des actes de vandalismes et de dégradation de l’espace public. Il a fallu attendre pour que ce mode d’expression soit reconnu comme un art à part entière.
Aujourd’hui, la Ville met à disposition des graffeurs-euses certains espaces spécifiques comme le sentier des Saules, le passage du pont Sous-Terre, le passage du pont de Saint-Georges et quelques autres encore. Elle cherche ainsi à encourager l’expression libre, le respect entre graffeurs-euses, et le respect de l’espace décoré. Si elle soutient désormais activement cette forme d’expression artistique, la situation n’a pas toujours été la même en Ville de Genève.
En effet, dans les années 90, le graff étant toujours une activité illégale et proscrite, les graffeurs-euses tentent de s’approprier l’espace urbain comme ils le peuvent, en taguant toute surface disponible et accessible. A Genève, le quartier de la Jonction, avec ses nombreuses friches industrielles, constitue un terrain de rêve, dont « Artamis » constitue le centre névralgique.
Construit sur un ancien site d’industrie chimique dans le quartier de la Jonction, l’espace culturel autogéré de Genève baptisé «Artamis» a en effet hébergé, pendant plusieurs années, un grand nombre de graffitis en tous genres.
En effet, après le départ des SIG, le terrain jusque-là délaissé fut réinvestis en 1996 par un collectif qui donnera son nom au site. Celui-ci est composé d’ateliers, de petites entreprises, d’un théâtre, de salles de concert et de boîtes de nuit. On comprend donc comment ce lieu deviendra rapidement la scène culturelle alternative préférée des graffeurs-euses de Genève.
Lorsqu’au début des années 2000, les autorités constatent que les taux de pollutions engendrés par les précédentes activités industrielles du site sont gravement élevés, un processus de décontamination est mis en place et Artamis se voit contraint de fermer ses portes.
Néanmoins, ceci n’arrêtera pas les graffeurs comme Joule et Gamo, qui continueront à venir ornementer les murs du site.
Aujourd’hui les graffs ne se limitent plus au quartier de la Jonction, mais pas seulement non plus aux lieux autorisés par la ville. Si le graff demeure souvent condamnable aux yeux de la justice, cette activité étant souvent réalisée de façon illégale, sans autorisation des propriétaires, sa perception aux yeux du grand public continue d’évoluer, prenant un essor toujours plus positif.