Victor de Broglie

Troisième duc de Broglie, président de la Société française pour l'abolition de l'esclavage, ministre de l'intérieur (1830), ministre des affaires étrangères (1832-1834), puis président du Conseil (1835-1836) sous la Monarchie de Juillet.
De Broglie avait de forte attaches avec la Suisse où il se rendait souvent, notamment l'été. Il avait en effet épousé Albertine, fille de Madame de Staël, avec laquelle il a eu quatre enfants dont Louise de Broglie, comtesse d'Haussonville (1818-1882), Albert, duc de Broglie (1821-1901) et Paul, dit l'abbé de Broglie (1834-1895).
Sa femme Albertine est une "revivaliste" convaincue et lui-même assiste aux cultes du pasteur Henri Grandpierre à Paris. Il raconte dans ses souvenirs les débats suscités par cette nouvelle ferveur religieuse et l'effet qu'elle eut sur lui, lui qui se pensait d' "aucune religion" (Souvenirs, vol. 2, p. 178-181 et 451-454).
Cette sensibilité religieuse le rapproche du couple Jean-Gabriel et Anna Eynard-Lullin qui sont des amis de Grandpierre et eux-aussi des adeptes du "Réveil" protestant. Comme Jean-Gabriel Eynard, Victor de Broglie est un philhellène convaincu, membre du "Comité des Grecs" formé en 1823 au sein de la Société de la Morale chrétienne et, politiquement, un libéral. C'est lors d'une réception chez le duc et la duchesse de Broglie que le Genevois découvre la cause de l'indépendance grecque qui l'occupera toute sa vie.