Une fois de plus, c’est devant l’une des portes-fenêtres de la façade principale de la maison de maître de Beaulieu que le couple Eynard a pris la pose avec quelques parents et amis, le 11 septembre 1850 selon une inscription au verso qui permet d’identifier les diverses personnes alignées sur deux rangs, notamment Sophie et Hilda Eynard, Charles Lullin de Châteauvieux et Amélie de Budé, un frère et une sœur d’Anna. On reconnaît aussi les de Traz, Blanche Naville et son fils Gabriel, Amédée Massé, homme politique genevois, la jeune Jenny Carrier qui figure sur sept autres daguerréotypes, et une certaine Nancy Lullin de Châteauvieux, certainement apparentée à Anna. La disposition des modèles ne doit rien au hasard, pas plus que le cadrage dont l’arrière-plan pratiquement symétrique est structuré par les colonnes et les montants de la menuiserie de la fenêtre. Au premier rang, Eynard est assis parmi sept femmes, tandis qu’au second, Hilda, habillée de clair, est entourée de cinq hommes aux vêtements foncés. Le fait que peu de personnes regardent en direction de l’objectif et l’attitude d’Eynard, une lettre ou un journal à la main apportent une touche d’originalité à ce portrait de groupe. La bonne maîtrise de la lumière et un temps de pose approprié confèrent à cette image une certaine netteté qui permet d’apprécier la diversité et la qualité des toilettes féminines : rayures et carreaux des châles, mantelet ouatiné et soutaches de la robe d’Anna, dentelle des bonnets de lingerie, des voilettes, des cols, des manchettes et du plastron de la robe de Sophie, franges et volants festonnés de celle de Blanche Naville, etc. Cependant, certaines figures sont un peu floues, notamment sur les côtés, et Caroline de Traz, assise tout à droite, est partiellement masquée par le passe-partout. (I. Roland)
inscription sur l'oeuvre
Inscription posthume : Non
Inscription posthume : Non