La vue est prise en contre-plongée afin de saisir dans son ensemble la façade néo-classique, attribuable à l’architecte tessinois Luigi Bagutti. Elle montre le bâtiment de trois quarts et laisse une place importante à la végétation du premier plan.
Ce daguerréotype a très probablement été pris le même jour qu’un autre (lm 79852) qui est daté de septembre 1850. La disposition de l’ouverture des contrevents et la saison semblent être les mêmes ; seul, le store en tissu brodé est abaissé sur cette version. Abstraction faite de ce détail, ces deux vues sont certainement contemporaines.
Cette plaque se distingue de trois autres vues de la façade principale de Beaulieu (lm 79852, nc 01, fao 38346) prises depuis le sud. En l’occurrence, Eynard nous fait entrer dans l’image par le chemin bordé de fleurs, vraisemblablement des dahlias, qui conduit le visiteur à la magnifique maison de maître. Un temps de pose relativement long a été nécessaire pour faire ressortir avec une telle qualité et une telle netteté les fleurs et la verdure, hypothèse confirmée par l'irisation bleue du ciel, due à la surexposition de la plaque, défaut que Jean-Gabriel Eynard tourne à son avantage. La couleur verte, qui a tendance à se traduire par des zones noires sur la plaque, semble ici parfaitement maîtrisée. (U. Baume-Cousam)
Inscription posthume : Oui
