Ce daguerréotype, daté au verso de 1846, a été pris devant l’écurie-remise et pigeonnier du domaine de Beaulieu. On y voit la façade sud-ouest de cet édifice, à l’envers car la gauche et la droite sont interverties, et sa galerie où est étendu du linge. Deux chevaux, dont un a visiblement bougé, tirent une voiture hippomobile tandis qu’un troisième cheval est attelé à une charrette. Des employés d’Eynard posent dans des attitudes diverses, l’un tenant un râteau, un autre poussant une brouette. Même s’il s’agit d’une mise en scène soigneusement orchestrée par Eynard, cette image livre de précieuses informations sur la vie quotidienne de l’époque, notamment sur l’habillement des employés d’un grand domaine – tous ici en tablier, sauf le cocher, qui porte une redingote, des gants et un haut-de-forme –, l’outillage agricole, l’attelage des chevaux, le séchage de la lessive, etc. La présence du linge apporte à cette vue une touche pittoresque qui la distingue de la production habituelle d’Eynard. Deux servantes apparaissent sur la galerie, au-dessus de la tête du cheval. Leurs silhouettes foncées interrompent les lignes d’étendage de linge blanc qui masquent le fond de la galerie. Le registre supérieur de la composition est consacré aux activités domestiques des femmes, tandis que dans le registre inférieur, au premier plan, se tiennent les hommes chargés des travaux extérieurs et agricoles.
Un autre daguerréotype pris le même jour (84.XT.181.3) représente la même scène avec un cadrage un peu différent ; on y trouve un employé de moins à gauche de la voiture hippomobile, et un de plus à droite. Signalons une autre scène campagnarde qui se déroule au même endroit (fao 38255), mais sans personnage ni lessive sur la galerie ; et des bœufs remplacent les chevaux. (I. Roland)
inscription sur l'oeuvre
Inscription posthume : Non
Inscription posthume : Oui