Jean-Gabriel Eynard choisit un plan rapproché pour se représenter avec sa femme et sa fille, son neveu Alfred Eynard ainsi que ses petites- nièces Sophie et Mathilde Odier. Le groupe pose devant la façade principale de la maison de maître de Beaulieu. Le bas de la statue de l’allégorie du Printemps, partiellement visible, sert d’axe central à la composition. En réalité, la jambe libre de la statue est celle de droite, preuve que la vue est inversée.
Une inscription apposée au verso indique la date de 1843. L’âge des jeunes femmes, respectivement vingt-huit et trente ans puisqu’elles sont nées en 1822 et en 1825, confirme cette datation. Quatre personnes sont assises sur un banc de jardin au centre et deux sur des chaises aux extrémités, légèrement en avant. En les disposant sur deux plans, Eynard confère à la composition un aspect naturel et moins statique. A gauche de la statue, on retrouve le couple Eynard de profil, dans leur face à face coutumier (voir par exemple DE 029, lf 03, 84.XT.255.16). En croisant les jambes de la même façon, Jean-Gabriel et Alfred Eynard donnent à la scène un rythme et une dynamique. Sophie Eynard, tout à gauche du groupe, fixe l’objectif. Elle mobilise l’attention non seulement par sa position, le corps penché en avant et la tête appuyée sur la main, mais aussi par la beauté et la profondeur de son regard, et la somptuosité de sa toilette. L’aspect vestimentaire des femmes mérite une attention toute particulière. La qualité de cette prise de vue doit beaucoup au fin rendu des textures, soies et dentelles, à la diversité des tissus, unis, à rayures ou à motifs cachemire.
Les nombreuses détériorations subies par ce daguerréotype en ont malheureusement altéré en partie la lisibilité. (U. Baume-Cousam)
inscription sur l'oeuvre
Inscription posthume : Oui
Inscription posthume : Oui