Il y a 2 ans, le confinement
Le 13 mars 2020, l’annonce des mesures de confinement par le Conseil fédéral a représenté une césure dans nos vies, un de ces instants où, comme lors des attentats du 11 septembre 2001, nous nous rappelons où nous étions quand nous avons appris la nouvelle.
Alors que nous tentions d’aménager tant bien que mal un espace de travail entre les enfants, nos conjoint-e-s ou nos colocataires, Stéphane Pecorini, lui, est sorti dans les rues de Genève et a parcouru les routes du canton. L’instant est mémorable. Il faut donc l’enregistrer. Et c’est ce qu’il a fait pour conserver les traces de ces jours incroyables dans les collections de la Bibliothèque de Genève.
Ses pas le mènent, le 19 mars, à explorer les rues vides de la Ville à l’heure de pointe, là où une semaine plus tôt il était parfois difficile de traverser tant il y avait du monde. Les rares personnes à s'aventurer à l'extérieur se sont munis d'un précieux masque chirurgical, un bien encore rare. Le désinfectant pour les mains devient un bien de première nécessité et la pharmacie un havre de vie. Les touristes se sont volatilisés, l'horloge fleurie peut être admirée de l'autre côté du boulevard, sans que voitures ni passants ne gênent la vue.
Les semaines suivantes, il va sur la frontière, fermée hermétiquement; à l'aéroport, vide de toute mouvement (il faut alors imaginer le silence impressionnant!); à la Patinoire des Vernets où ont lieu les distributions de nourriture pour celles et ceux qui ont perdu tout revenu du jour au lendemain; sur les routes du Mandement et à l'entrée de l'Hôpital où les astreints à la Protection civile font respecter les règles strictes édictées par le gouvernement.