Enquête photographique genevoise 2019, la mobilité (1): délits de séjour

Pour le premier volet de l’Enquête photographique genevoise sur le thème de la mobilité, Laurence Rasti était chargée de l’aborder sous l’angle sociétal. C’est vers une mobilité discriminée, voire criminalisée, qu’elle a choisi de tourner son objectif, et donc notre regard. Elle a rencontré des femmes et des hommes venu-e-s à Genève dans l’espoir d’une vie meilleure et qu’on résume souvent à leur situation administrative : « sans-papiers ». Les visages, les corps sont pris de trois quarts, de dos, de très loin, dissimulés par des feuillages, laissés dans le flou, plongés dans le noir par le contrejour. La photographe renverse les principes de mise en lumière de son média pour signifier l’irrégularité de séjour à laquelle ces personnes sont condamnées, alors qu’elles contribuent pleinement à notre société. Cette enquête retranscrit des témoignages du quotidien, avec des portraits et des images de lieux institutionnels ou associatifs, où se jouent leur sort, entre restrictions et solidarités.